L’Institut universitaire en santé mentale de Québec – La thérapie par le loisir
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En 1893, les Sœurs de la Charité de Québec signent un contrat avec le gouvernement du Québec afin de prendre soin et d’entretenir les malades de l’Asile des aliénés de Québec, qui deviendra par la suite l’Hôpital Saint-Michel-Archange. (B1) Elles commencent tout de suite l’aménagement du territoire en y installant des parcs et des jardins autour des édifices afin de rendre plus agréable le séjour des malades. Aussi, la thérapie par les loisirs commence à être appliquée. Plus d’une fois par mois, les sœurs organisent des soirées musicales au profit des patients. L’été laisse place à de nombreux pique-niques. (B2) Puis, de plus en plus, d’autres activités sont introduites dans le traitement des patients : jeu de dames, lecture, musique, danse, etc. (B3) Cette dernière activité était perçue par les médecins comme très thérapeutique car elle canalisait le besoin d’agitation, de somatisation, ainsi que de transgression des patients. Elle permettait donc la reprise de leurs forces et comblait leur besoin de sommeil1. On assiste même à la création d’une fanfare en 1900, (B5) autre activité très appréciée des malades. Notons aussi les bals organisés pour les patients et pour les employés auxquels participaient chaque mois plus de 200 personnes. Les fêtes étaient des événements très attendus: Noël (les malades recevaient un petit présent), le Nouvel An, la Sainte-Catherine, la mi-carême, le temps des sucres, les anniversaires, etc. (B6-B8) Également, un pèlerinage à Sainte-Anne-de-Beaupré était offert chaque année par la Compagnie des Chemins de fer Québec-Montmorency-Charlevoix2. (B9) Cette forme de thérapie portait fruit en rompant la monotonie de la vie qui régnait chez les patients internés. (B10) Un bon nombre d’entre eux jouissaient de leur pleine liberté sur le terrain, ce qui aidait à leur responsabilisation. L’année 1937 voit l’inauguration de la première station de radiodiffusion de l’hôpital; nouvelles et musique sont diffusées, ainsi que les offices religieux et les prières. Ainsi, en plus d’être divertis, les patients sont au courant de ce qui se passe à l’hôpital. (B12-B13)
1. Normand Séguin. op. cit., p. 43.
2. Hubert A. Wallot. op. cit., p. 105.